Philosophie de la démarche de formation
Qu’est-ce qu’un adulte en formation
Un adulte en formation est une personne que l’existence a déjà formé. Cette personne porte en elle un savoir, une expérience de vie, un cheminement singulier… Tout cela fait d’elle une personne qui évolue, qui agit et qui transforme son monde à partir de ses représentations, ses croyances et certitudes.
Par essence, une formation est appeler à reformer cette personne, à intruduire de nouvelles formes susceptibles de modifier les représentations, croyances et certitudes qui structurent les informations que la personne utilisent pour relationner avec son environnement. Et ce processus de transformation ne peut se concrétiser que s’il prend appui sur le savoir antérieur de la personne. Il serait faire offense à l’histoire et à l’intelligence de la personne s’il en était autrement.
D’autant plus, qu’un adulte en formation vient, non seulement avec ce qu’il est, mais aussi avec ce qu’il peut devenir. Et, une formation qui veut réussir ne peut ignorer cette dimension anthropologique et éthique qui se doit de donner à l’adulte en formation les moyens de son propre développement en même temps qu’il développera des compétences utiles à la société.
La démarche de formation: praxéologique
La praxéologie se définit comme : » Une démarche structurée, visant à rendre l’action consciente, autonome et efficace. » Cette démarche se propose d’interroger « le sujet se formant » sur la légitimité des apports formatifs et leur inclusion au sein de son propre corpus de connaissances acquises. Elle fait du sujet un auteur et un acteur de la démarche formative, au travers d’une réflexivité sans arrêt interrogée, cette activité réflexive produisant en retour discours et représentations de soi en contexte situationnel. Et c’est au travers de la conscientisation des dites représentations que le « sujet se formant » pourra accéder à une découverte de soi, à une meilleure compréhension/acceptation de soi, en vu d’une amélioration de sa pratique professionnelle. Il nous faut citer Schön pour rendre plus explicite notre propos : « Quand l’aidant réfléchit en cours d’action sur un cas particulier, il met au jour la compréhension intuitive qu’il a des phénomènes auxquels il a été attentif.«
De la découverte de soi à l’action sur soi
Il est important de préciser que si le discours sur l’action a pour but un développement de l’efficience de l’action, il serait regrettable d’en ignorer son autre aspect que représente la découverte de soi car : » C’est notre capacité de voir le présent comme une variante du passé et d’agir en conséquence qui nous permet d’appréhender les problèmes et donc d’envisager possible d’influencer l’avenir.« L’expérience de la personne, son histoire sont bien au coeur de toute efficacité. Et il est bien ici question de « mieux-être » comme agent et support de transformation de la personne au travers de la légitimité de ses propres représentaitons et de ce qui fait qu’elle veut bien se remettre en cause dans la mesure où après sera mieux qu’avant pour elle.